Imaginer l'enfance de quelqu'un. Imaginer ses occupations, sa couche, ses plaisirs, ses peurs, les contes et la magie qui peuplent ses pensées. Imaginer ses courses, ses refuges, ses friandises, les objets qui lui sont chers. Les moments qu'il n'oublie pas. Les personnes qu'il admire. Son héritage et ses futurs.

On entend parler les enfants africains, par exemple dans le remarquable "Allah n'est pas obligé". de Kourouma. (2000- Paris: Le Seuil). On entend la voix des enfants soldats à la radio aussi (http://www4.rtbf.be) . On parle des enfants de la rue, des enfants tués dans les rues brésiliennes, de leurs expériences. On pense à des enfants exceptionnels et pas à l'exceptionnalité de l'expérience de tous les enfants.

Les anthropologues écoutent peu les enfants africains. Peut-être parce qu'ils ne parlent pas beaucoup avec les adultes qui ne sont pas de leur famille, peut-être parce qu'ils ne sont pas assez sérieux. Et pourtant, ils donnent le ton, ils sont partout, écoutent tout, scrutent tout, se glissent partout, remplissent les tâches que les adultes leur assignent et apprennent là où ils peuvent le plus de choses possibles sur les choses qui les entourent.

Ce qui frappe chez les enfants dont on a pas vécu l'enfance, ce sont les étapes de l'âge. Le temps de l'osmose avec la mère. Le temps de l'enfance avec les autres enfants, le temps de la pré-adolescence, de l'apprentissage du travail. Le temps de l'adolescence, des désirs, des changements, des horizons qu'il faut ouvrir.

"Je ne veux pas que mes enfants souffrent pour les bêtises (angl. Stupidities) des histoires de ce vieil homme et de son père".
Une mère qui fréquente une nouvelle église pentecôtiste. Penhalonga. 1999.

La rupture avec la logique patriarcale selon laquelle toute une famille pâtit des erreurs, fautes, des dettes de son "chef", passe par l'individuation des enfants et la perte des anciennes manières de faire

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