Assises dans la cour de la maison, sur une natte, les jambes étendues, les chevilles croisées, une attitude habituelle de femmes mûres dans un moment de loisir, c'est aussi une position littéralement inférieure et symboliquement significative. Voir la femme en pleurs du peintre Zaza. Les enfants s'agglomèrent autour des mères, tantes, grand-mères, écoutent les conversations des femmes entre elles.
A Mudododo. 1999
Dans
les photos où les femmes posent, on retrouve souvent des enfants,
ils sont inséparables
des femmes pendant les premières années de leur vie. Les
jeunes filles sont progressivement associées aux travaux de leurs
mères, et les garçons aux travaux de leurs pères, ils
deviennent rapidement des acteurs importants de la vie économique
des familles. L'enfance est la période où se définit
la personne, la construction des relations entre les formes idéales
et périphériques.
Il se
construit, apprentissage de savoirs-faire, de savoirs se comporter socialement.
Son insertion sociale passe toujours prioritairement par le respect des
plus âgés, par la soumission à l'autorité des
adultes. Son intégration sociale débute par la conformation,
l'intériorisation d'un rôle de subalterne, condition préalable
pour pouvoir espérer une progression dans le pouvoir et la reconnaissance
sociale, différenciée par les genres. Spirituellement aussi,
l'enfant est considéré faible, son esprit est faible, peu
marqué, sans défense, l'enfant sera un des premiers membres
d'une famille affecté par
un mauvais esprit. C'est que les enfants et les femmes du groupe familial
sont considérés comme de véritables extensions (plus
ou moins sensibles et résistantes) du corps des "elders",
des hommes âgés, chefs de famille.