Entretien avec un Sachuru. Mutumbomwé. 1999.
"Nous faisons beaucoup de bruit pour faire plaisir à ces esprits. Ils aiment. Nous sommes joyeux, reconnaissants. Je ne m'occupe que de ces esprits liés à la terre. Durant l'année, j'offre régulièrement de la bière de mil à l'esprit de mon père qui me donne l'acès aux esprits des ancêtres. J'ai reçu de mon père, je dois aussi appeler mes frères plus âgés, pour qu'ils soient là, surtout le plus grand, celui qui a été blessé au cours de la guerre coloniale. Je ne fais pas cela tout seul. Avec cet esprit, nous sommmes amis, dès lors je fais ces choses, parler avec eux, leur demander comment ils vont, etc…
Quand je mourrai, ils choisiront celui qui me succédera, ils lui donneront le tambour pour en jouer. Ceux qui vont choisir, ce sont les vieux et les vieilles qui seront présents à mon enterrement. Il sera de ma famille."
Il me dit encore que:
"Les temps changent, que déjà nous ne faisons plus ces
cérémonies comme ils le faisaient auparavant, que ces choses
se perdent, que les esprits vont disparaître, que les enfants qui vont
à l'école ne feront plus cela. Ce sont les choses que l'on fait
en Afrique, que cela va disparaître". Il parle de civilisation.
Ces esprits, ceux dont il s'occupe sont uniquement liés à cette
zone, tandis que le Mambo, lui, s'occupe
de plusieurs zones.