L'espace capverdien est inséparable de l'insularité. Et donc
de la dynamique entre un intérieur défini, cerné, accessible,
occupable et un extérieur distant, distinct.
Le pays, le Cap-Vert, Cabo-Verde, Kau Verdi, n'existe que dans
le dialogue entre deux éléments: "a terra",
la terre, l'intérieur et la mer, "o mar", la limite,
l'ailleurs. Ces deux éléments se déploient dans la matière,
comme objets physiques, mais aussi dans l'imaginaire, nourris, entretenus
par la poésie de la musique, de la littérature orale, écrite.
Mais dans l'île de Santiago, le dialogue se poursuit entre la ville
et la campagne, la côte et l'intérieur, le moderne et le traditionnel.
Ce dialogue se déploie dans toute la construction de la société
capverdienne.
Dans les espaces domestiques, le dialogue entre l'intérieur et l'extérieur
se déploie entre la Kaza et la rua (maison / rue), la
féminité et la masculinité, l'intimité et la publicité,
la respectabilité et le prestige. Ces grandes dichotomies fondées
dans l'espace, se conjuguent à l'infini, traçant des grandes
lignes partagées par les Capverdiens, entretenues dans les expressions,
les pratiques, l'organisation du monde.