Bijou
de la musique capverdienne, mais aussi de l'Atlantique, inscrit dans l'histoire
mouvementée de cette aire, le funaná. (Cap-Vert-
Arts).
On connaît bien la morna et la coladeira, chantée
par Cesária
Évora,
originaire de l'île de São Vicente. Le funaná s'inscrit
dans une réalité capverdienne différente, celles des
populations rurales de l'Île de Santiago, première île
peuplée, habitée dans les terres par des esclaves marrons, mais
surtout des pauvres menacés par les attaques de pirates et par la faim
dont ils étaient les premières victimes dans les villes côtières.
On a affaire à des populations séculaires, nourries par leurs
résistances à l'exploitation mais aussi par leurs luttes
pour la survie. Le funaná comme le finaçon
est porteur d'une poésie créole propre à cette île,
une langue rapide, métaphorique, ironique, qu'on appelle le "badiú".
Une autre allégorie vivante de ces populations appelées "Badiú",
est le mouvement religieux des Rabelados,
cette
identité "badiú" est incarnée également
dans l'expériences des "Contratadus",
(sous contrat) des personnes envoyées dans les colonies comme main
d'oeuvre bon marché pour échapper à la famine.
Voir
http://www.cmtra.org/
pour
une présentation claire de l'écrivain et producteur artistique
de Kodé di Dona, Jean-Yves Loude
À
tout jamais lié avec le Funaná, musique cap-verdienne
originaire de l'île de Santiago. Codé est un maître, interprète
et aussi compositeur (créole: Kompodor). A São Franciso
où il habite, un de ses amis, de ses contemporains me dit:
"Kodé
di Dona est de la Freguesia Santiago, Monte Negra . Il est venu ici, mais
le funaná, le bal de funaná, je suis et né
et l'ai trouvé. Chaque semaine, ici à São Francisco,
chaque semaine, il y avait un bal. C'est cela qui était toute notre
musique, il n'y avait pas de tourne-disque, d'enregistreur, ah tout cela,
non! C'est le funaná. C'est pourquoi, moi je dis, je suis né,
je l'ai trouvé, je mourrai et je le laisserai [vivant], parce que c'est
cela, le funaná qui est à nous (é kel ki é
di nós)."