Exode rural.
Extrait d'interview avec Renata-de Praia. 1992.
Renata:
São Vicente, ils fuient de São Vicente, ils viennent ici, plein,
tout le temps. Fogo, ils n'arrêtent pas d'arriver. São Antão,
cette année, pas une seule goutte de nourriture, les plus jeunes vont
à São Vicente, São Vicente n'arrive pas à faire
face, comme nous de fora, ils viennent à Praia. São Vicente,
ils ne restent pas, ils tombent tous sur Praia, parce que nous sommes la capitale.
Ils viennent à Praia. Avant nous allions en Afrique, maintenant
c'est l'Afrique qui vient. Il va avoir tellement de gens dans cet endroit
que cela va devenir embêtant. Nous allons être plein. Il va avoir
tellement de personnes dans cet endroit que cela va donner des problèmes.
(Elle rit). Nous sommes niqués ! Des tonnes de délinquants viennent
du Portugal, ceux-là je ne sais pas ce que l'on va faire avec eux :
les attraper et les enfermer en prison. Non, nous sommes niqués. Maintenant,
que Dieu nous donne seulement de la pluie, notre bouffe là fora,
nous nous débrouillerons, car si nous devons attendre le gouvernement,
pour le travail du gouvernement, cela ne vaut même pas la peine d'essayer.
Extrait d'interview avec Azedinha- de Praia. 1990.
Azedinha:
Beaucoup de Badiús [habitants
de l'île de Santiago] viennent [ici, à Praia], ils construisent
leurs maisons, ils les font comme ça [n'importe comment], parce que
là fora : rien, rien, la pluie là fora, rien, l'eau se tarit.
Le changement [mudança] n'est pas comme ça, le changement,
on doit se développer, le changement doit développer, voilà
la vérité, parce que l'Etat là fora, rien!"
-
mudança - le changement est la synecdoque pour le MPD (Movimento
para a Democracia- o partido da Mudança - le parti du changement),
vainqueur des premières élections libres et multipartites en
1991; le changement est le thème sur lequel le MPD s'est construit
au cours de la campagne, contre la 'continuité dans le futur, le futur
dans la continuité du PAICV). (Cap-Vert
- Enfants)
Vale Da Custa. Santiago. 2002. Agu