Ces pagnes plongent dans l'histoire du Cap-Vert, celle de la première heure et puis aussi celle de l'indépendance.
Histoire de la première heure: découvertes en 1486, occupées deux ans plus tard, les îles du Cap-Vert, par leur climat, ne permettent pas une exploitation agricole rentable. Très tôt, les îles du Cap-Vert tirent leur subsistance du commerce transatlantique, notamment des esclaves. Dès les premières années, les usufruitiers gênois et portugais, leurs hommes de main conçoivent avec des esclaves des enfants métis, né au Cap-Vert. C'est parmi eux que se recrutent les ponts de lance du commerce portugais avec la côte de Guinée. On les appelle les 'lançados', ces fils de colons métis servent d'intermédiaires, achetant des esclaves, les échangeant contre les pièces de coton tissées dans les îles, les panos qui servirent de monnaie d'échange dans de nombreuses transactions. Les panos étaient tissés à Santiago par des esclaves ainsi que sur la côte du Sénégal et de la Guinée. Les 'lançados' acheminaient les esclaves jusqu'au poste de douane officiel qu'étaient les îles jusqu'en 1643-1645. (Cap-Vert - Objets)
Au lendemain de l'indépendance, en 1975, il y a une volonté de valoriser les traits "africains" de la culture capverdienne, faut-il répéter que le Cap-Vert gagne son indépendance dans une lutte menée en Guinée, les îles et la Guinée Bissau lient leur destin jusqu'en 1980, lorsque un coup d'Etat mené en Guinée met fin à l'union. Quoi qu'il en soit, il y a une réelle émergence d'expressions spécifiques qui sont désormais permises et on se prend à vouloir valoriser des activités, des savoirs-faire antiques. Ainsi, dans les années 80, le Centre National d'Artisanat (CNA- à Mindelo, dirigé par l'artiste Manuel Figueira) fait un travail ethnographique remarquable dans le domaine du tissage, et fort du savoir-faire de quelques grands maîtres de l'intérieur de Santiago, le CNA forme et produit des tapisseries, reprenant des motifs traditionnels et tissant des thèmes contemporains.
D'autres grands artistes capverdiens cultivent ce mouvement entre connaissances locales, et contemporanéité, je pense dans le domaine de la céramique, à Tito, mais surtout à Leão Lopes qui développe de nouvelles techniques à partir de matériaux disponibles localement. La musique populaire capverdienne se base sur ce mouvement, innovation - sources - réinterprétations. Il semble que l'inscription dans la "terra" est essentielle à la valeur des oeuvres d'artistes capverdiens. (Cap-Vert- Arts).
Voir le site du musicien - Vasco Martins. http://www.vascomartins.com