Eglise de Zion. Lors d'une cérémonie de prière dominicale
dans l'église non encore achevée. 1999.
Les membres de l'Eglise participent à deux types de cérémonies: les assemblées de prière, qui se passent dans leur église en voie de construction, on voit le pasteur diriger une danse, ou alors des rituels de purification organisés chez des membres de l'église. Ces rituels ne sont pas payants, l'hôte prépare de la nourriture et une boisson sucrée non alcoolisée à base de farine de maïs. Le "prix" du salut offert par l'Eglise est la participation à ces rituels.
Les
"prophètes" ne se font pas payer pour les services, guérisons,
conseils qu'ils donnent, les patients-membres peuvent leur offrir des cadeaux
pour services rendus. Selon un prophète que j'ai rencontré,
s'il monnayait son charisme, son don, il romprait son alliance avec Dieu et
perdrait ainsi son pouvoir de guérison. Ce refus de la monétarisation
de la cure, de la santé mentale et physique, et la volonté de
se distinguer des "guérisseurs",
"sorciers", "thérapeutes traditionnels" (port.
Curandeiros , shona: madziganga) caractérisent ces mouvements
religieux pentecôtistes.
Au
cours d'une cérémonie de purification, les jeunes batteurs chauffent
leurs tambours, ils accompagnent la longue nuit de danse et de prière.
1999.
Le
lieu de culte était une grande case ronde. Son toit de chaume encore
inachevé laissait passer une lumière généreuse
; en son centre un grand pilier de bois soutenait le point de rencontre de
toutes les longues solives ; ce tronc d'eucalyptus était entouré
d'un muret sur lequel venaient se placer les
jeunes batteurs de tambour
Les fidèles étaient séparés, d'un côté, les femmes et les enfants assis à même le sol et de l'autre, les hommes sur des bancs de bois. Près de l'entrée, trois liseurs de Bible, des conseillers, hommes assis devant des tables basses recouvertes d'un napperon clair. Ils n'intervenaient pas publiquement mais chantaient et lisaient continuellement, comme pour eux-mêmes. De jeunes prêcheurs intervenaient régulièrement, lisant des extraits des Ecritures en Shona et les commentaient longuement. Ces lectures étaient suivies par des chants et des danses qu'initiait le ‘maprofeta’ principal - pasteur - vêtu de ces attributs rituels. Après une invective, il lançait des chants repris par l'assemblée, tous se levaient et dansaient, tournant autour du centre de l'église. D'autres ‘maprofetas’, féminins et masculins parlaient en langues dans une sorte de transe dans laquelle les emmenaient leurs incantations, leurs longs chants, leurs danses circulaires et la musique. .