Praia. 2002. Telefonema.

Une amie des premiers jours de notre arrivée au Cap-Vert, à Praia en 1988. Elle a maintenant 34 ans. Elle est veuve. Deux enfants. Elle vit de la location d'une partie de sa maison et des quelques voyages qu'elle a faits à Dakar pour acheter des tissus et habits. Ses cheveux sont défrisés maintenant. La maturité l'a un peu enveloppée.

Elle porte des vêtements différents de ceux que je lui connaissais. Lors d'une visite chez elle, le téléphone sonne. Elle quitte sa chaise autour de la table basse et s'assied sur le lit qui se trouve dans la même pièce et répond. Elle reste au téléphone une dizaine de minutes. Elle refuse d'accompagner son interlocuteur à un bal populaire proche de Praia. Elle lui dit qu'elle a besoin de nouveaux vêtements, environ 140 €, elle rit, elle taquine l'homme sur ses intentions. Il doit venir la chercher, ils pourraient aller manger quelque chose avant d'aller à la fête, pourvu qu'il lui fasse parvenir de quoi s'acheter des vêtements… Un autre amie qui m'accompagnait, n'arrête pas de répéter durant la conversation que notre hôte est une canaille moqueuse, une comique.