OK, moi à cette époque, c'était insupportable pour moi, c'était à cause des raclées de mon oncle, il me donnait des raclées dignes d'un animal. Il me battait avec une trique et me laissait là sur le sol, couvert de blessures et de coupures. [ ]A cette époque, j'avais presque 9 ou 10 ans, j'étais en première année primaire, apprendre les lettres. Moi j'ai toujours eu à faire face à beaucoup de difficultés dans ma vie. Moi, j'étais presque, j'étais presque anormal, bègue et je marchais mal. Mais je discernais ce qui était bien de ce qui était mal. Ce qui me désespérait, c'était cet oncle. J'ai déménagé de la maison de mes grands-parents chez mes parents. Les raclées que je recevais m'y contraignirent ; de nombreuses fois, mes grands-parents en parlèrent, mais ils ne pouvaient rien faire, parce qu'il était un de mes oncles et s'il me donnait des raclées, c'est parce qu'il trouvait [qu'il devait m'en donner]. Cela ne justifie rien, car ces raclées auraient été de trop pour n'importe quel enfant. On ne donne pas que des raclées à un enfant, ce n'est pas parce que c'est un enfant qu'il ne comprend pas, tu lui parles.
Actuellement [en 1991] les enfants naissent, plutôt, les enfants grandissent
plus 'développés' parce que nous [le Cap-Vert]
sommes plus développés, n'est-ce pas ? Mais en ce temps-là
[celui de son enfance, en 1970], les enfants étaient éduqués
avec beaucoup de difficultés. Les adultes ne savaient rien de rien,
c'était une vie ainsi très hors de tout [fora],
mais j'ai toujours senti, plutôt, j'ai toujours été
curieux, car après avoir connu la vie, après,
j'ai vu que la vie était la vie [comment était
la vie].
Histoire de vie, 1991.
Praia Cap-Vert.
Praia 2002. Ta Korrê