Congo
"Il ne semble pas qu'aux temps anciens les riverains et utilisateurs du Congo se soient beaucoup interrogés sur les origines et l'unité de ce fleuve, diversement dénommé dans les parties successives de son cours. Mais le problème a surgi dès l'arrivée du premier Européen: «En 1483, note l'historien Randles, le navigateur portugais Diogo Cão, en quête d'un passage reliant l'Atlantique à l'Océan Indien, suit au prix de bien des difficultés et des périls la côte occidentale de l'Afrique, pénètre dans l'hémisphère austral et découvre l'embouchure du Congo. En raison de sa largeur, il semble avoir été amené à la confondre avec le détroit qu'il cherchait, et qui devait lui permettre d'accéder au royaume chrétien du Prêtre Jean."
Sauter Gilles. 1999. Congo (fleuve et bassin). CD-Universalis. Encyclopædia Universalis France S.A.
Portugais. António Lobo Antunes
"Partout
où nous abordons dans le monde, nous signalons notre présence
par des "padrões" manuélins et des boîtes
de conserve vides, dans une combinaison subtile de scorbut héroïque
et de fer-blanc rouillé. J'ai toujours soutenu l'idée d'ériger
au milieu d'une place adéquate, dans le Pays, un monument au crachat:
crachat-buste, crachat-maréchal, crachat-poète, crachat-homme-d'Etat,
crachat-équestre, quelque chose qui contribue, dans le futur, à
la parfaite définition du parfait Portugais : il se vantait de forniquer
et crachait par terre. Quant à la philosophie, ma chère amie,
l'article de fond du journal, aussi riche d'idées que l'est le désert
de Gobi d'Esquimaux, nous suffit. De sorte que le cerveau épuisé
par des raisonnements compliqués nous ingurgitons des ampoules buvables
aux repas afin de réussir à penser. " António Lobo
Antunes, 1997 [1983] . Le cul de Judas. Paris: Editions Métallié.
P. 27